Un renard diabolisé dans le journal « Le Réveil normand »

« Un renard massacre des oies et des canards deux jours de suite dans un poulailler près de L’Aigle », pouvaient lire le 21 juin 2025 les lecteurs du Réveil normand, journal diffusé en version papier dans les départements de l’Orne et de l’Eure, mais dont les articles sont consultables sur Internet partout en France (et au-delà).

Ce titre choc, accompagné d’une vulgaire photo de ce qui semble être un volatile décapité, fait passer le renard pour une bête enragée assoiffée de sang, qui serait restée 48 heures sur place sur décimer les volatiles les uns après les autres…

Un coupable bien trop idéal

Plus problématique encore : le renard est pointé du doigt et pourtant, à la lecture de l’article, rien ne permet d’affirmer avec certitude que le petit canidé serait bien le coupable de ces tueries. Sans enquête minutieuse de la police des poulaillers, il est bien trop facile d’accuser le goupil alors que bien d’autres animaux peuvent s’en prendre à des poulaillers mal-protégés : fouines, rapaces, chiens…

Non seulement il n’y a pas eu d’enquête, mais il n’y a pas eu non plus vérification d’une autre information cruciale avancée par le ou la journaliste, qui commet une malheureuse erreur en affirmant que le renard n’est « plus considéré comme un nuisible, depuis une récente décision du Conseil d’État ». C’est (hélas) faux : malgré quelques petites avancées locales, le renard est malgré lui toujours considéré comme « nuisible » dans 85 départements français, dont l’Eure et l’Orne…

Cette imprécision malheureuse entache un article déjà bien problématique par ailleurs, puisqu’il contribue à cultiver l’image « voleur de poules » qui colle hélas encore à la peau du pauvre goupil…

Poulailler bien protégé, problème réglé !

Que le renard soit coupable ou pas, à partir du moment où l’on choisit d’avoir quelques poules, canards et autres volailles dans son jardin, il est évident qu’il faut les installer dans un parc adapté contre l’intrusion des prédateurs, quels qu’ils soient, et de les rentrer dans une cabane hermétiquement fermée la nuit pour réduire au maximum le risque d’attaques.

Du bon sens diront les uns… Trop de contraintes diront les autres qui, oubliant qu’ils partagent cette planète avec d’autres être vivants, préfèreraient voir tués tous ceux qui pourraient s’en prendre à leurs petites (non) protégées !